Le Cabaret frappé, jour par jour

Que verra-t-on au Jardin de Ville du 23 au 28 juillet? Réponse ici, sous forme de sélection.


Le lundi, c'est révolution
Tony Allen, co-inventeur du style afro dans les années 60, fut aussi le batteur de The good, the Bad and the Queen, grand groupe de rock de la fin des années 2000. Passé seul à la Maison de la musique de Meylan en 2009, pour un concert dont les âmes présentes se souviennent encore avec un large sourire et des fourmis dans les pieds rien qu'à son évocation, il revient dans le coin avec ses Black series, accompagné de toute une équipée. Et ce pour nous délivrer un style qui fusionne de la musique traditionnelle nigérienne (la patte de Tony) et du hip-hop (celle de son acolyte Amp Fiddler, tout droit venu de Detroit). Voilà pour les réjouissances sous Chapiteau, qui ne doivent pas nous faire oublier le passage de l'admirable Emel Mathlouthi sous le Kiosque deux heures avant. Cette Tunisienne militante fan de Joan Baez prête sa voix toute en émotion à des compositions trip-hop orientales, mélange d'électro et de tradition dont la portée dramatique a de quoi faire frissonner. LG


Le mardi, c'est cannibalisme

En ce qui concerne Modern Folks, le 24 juillet au Kiosque, bien penser au "s" final de leur nom qui précise qu'on a affaire à des « gars modernes » et pas à un énième groupe de folk. Dans un sens ils en sont un, mais un qui aurait écouté beaucoup trop de new-wave, aurait plongé sa guitare dans le goudron en oubliant les plumes, et battu la mesure avec la tête un peu trop près du mur. On les a décrits un jour à l'occasion du mal nommé single So overrated (une merveille de groove psychotique qui aurait, enfin, vu la lumière) comme « Vampire Weekend avalé par Interpol ». Il y a un peu de ça. SD


Modern Folks - So Overrated par LARTSENIC


Le mercredi, c'est jalousie

Il y a des gens comme ça qui ont tout, c'est énervant, mais on n'arrive pas à leur en vouloir. Prenez Mina Tindle, qui officiera le 25 juiller au Chapiteau. Elle est jolie comme un cœur, a le genre de voix dont on aimerait qu'il nous réveille tous les matins – avec ce petit vibrato qui fait bien frissonner –, et dès qu'elle écrit trois chansons, bercées de folk et d'un zeste de tropicalisme – en réalité, elle en a écrit beaucoup plus – on la compare à St. Vincent, Feist ou Regina Spektor. Oui Pauline de Lassus, alias Mina Tindle, a tout et on ne lui enlèverait quoi que ce soit pour rien au monde. SD


Le jeudi, c'est reggae

Fort de pas moins de trois chanteurs, The Dynamics baigne dans le reggae et adapte à cette sauce (qui, si si, peut être savoureuse) les titres d'artistes qui fascinent ses membres. De Bob Dylan aux White Stripes, tout devient reggae-dub… Alors, si un Walk on the wild side ne sera jamais aussi majestueux qu'entre les mains (et la voix) d'un Lou Reed, force est de reconnaître que leurs reprises font leur petit effet et peuvent sans honte convertir quelques réticents, en faire bondir certains, mais toujours étonner ! Pour laisser la place, sous le chapiteau, à des pontes de la musique reggae : The Mighty Diamonds, Pablo Moses, Dennis Alcapone et Winston Reedy… De quoi faire de l'œil aux amateurs ! LG


Le vendredi, c'est de la bombe bébé

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Le samedi, c'est Compeed

Jusqu'à il y a peu à Reims, les occasions de danser n'étaient pas si nombreuses. Et puis The Shoes est arrivé, rappelant la grandeur passée de la ville avec l'EP Stade de Reims et bien plus tard l'album Crack My Bones qui hurlait par tous les pores, It's time to dance. Alors on a fait comme tout le monde, mus par cette irrésistible mélange de pop et d'électro : on a dansé – et on re-dansera le 28 juillet au Chapiteau, jusqu'à s'en donner des ampoules. Ce n'est pas pour rien que ce groupe s'appelle « les chaussures » : il implique d'en changer souvent. SD


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Bien frappé