Viens voir les comédiens


Il y a plusieurs manières d'envisager l'art théâtral. Muriel Vernet a choisi pour sa part l'exigence absolue, défendant « un théâtre de la langue » fait de « rencontres avec des écritures ». Un parti pris qui l'a amenée à monter des œuvres de Duras, Siméon, Claudel, ou encore Kundera ; et qui la conduit cette fois-ci sur les traces de Didier-Georges Gabily, auteur de la seconde moitié du XXe siècle qui croyait en l'idée de « faire texte de tout ». La metteuse en scène grenobloise est partie de divers écrits de l'écrivain (articles de journaux, notes de travail...) et livre ainsi un texte-matériau d'une grande richesse pour une troupe de comédiens comme celle qu'elle a réunie, dans la logique du théâtre de bande que portait Gabily. Mais plus qu'un simple exercice de style un brin didactique, À tout va est présenté par Muriel Vernet comme « une invitation au voyage dans l'univers de Gabily ». Une invitation foisonnante, qui file entre les doigts par moments, mais qui passionne pour peu que le spectateur accepte de se perdre au sein de cette langue sinueuse, accompagnée sur scène d'instruments et de chansons, et judicieusement mise en espace dans des lieux insolites – une maison de ville à Avignon, ou un clos aujourd'hui. Une sorte de prémices avant de s'atteler à la mise en scène de Gibiers du temps, œuvre monstre de Gabily dont on avait pu découvrir une étape de travail il y a un an à la Casemate. Aurélien Martinez

À tout va
jusqu'au vendredi 7 septembre à 20h, au Clos des Capucins de Meylan


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