« Un one shot »

Les deux dernières années, Rocktambule, c'était sur l'Esplanade à Grenoble (avant, c'était même au Summum). Pas cette fois-ci, puisque le festival s'installe, pour cette 18e édition, dans la friche industrielle des papeteries du Pont-de-Claix. Rencontre avec Grégory Signoret, nouveau directeur du festival qui prend la suite de l'historique Laurent Ageron. Propos recueillis par Lola Palmier


Qu'est-ce qui vous a amené à installer Rocktambule ici, dans les anciennes papeteries du Pont-de-Claix ?
Grégory Signoret: Depuis deux ans, le festival se déroulait sur l'Esplanade, mais cette dernière étant en travaux, il a fallu trouver un nouveau lieu où rapatrier Rocktambule. La mairie du Pont-de-Claix nous a proposé cette friche que nous avons trouvée très intéressante pour un événement comme le nôtre. Notre souhait, en tant que Pôle Musical d'Innovation (PMI), c'est de travailler sur toute l'agglomération grenobloise et pas qu'à Grenoble. Pourquoi ne pas imaginer un festival tournant !

Dans ces conditions, l'installation du festival au Pont-de-Claix ne se pense pas sur le long terme ?
Non, c'est une édition unique, un one shot. Pour l'instant, la municipalité ne sait pas ce qu'elle va faire de ces bâtiments. Donc pour dire j'y étais, c'est cette année qu'il faut faire le déplacement.

N'avez-vous pas peur que les festivaliers grenoblois hésitent à faire le déplacement jusqu'ici au Pont-de-Claix ?
Je ne pense pas. Il y a des sorties de rocades facilement accessibles pour ceux qui sont en voiture et un système de navettes gratuites va être mis en place depuis le terminus du tram A. Le Pont-de-Claix reste la proche banlieue de Grenoble, c'est à 25 ou 30 minutes de vélo pour les plus performants!

En 2010, vous connaissiez quelques difficultés économiques, le Petit Bulletin avait même titré en une « il faut sauver le soldat Rocktambule ». Est-ce toujours le cas ?
Rocktambule reste une structure fragile suite à la mauvaise année 2009. Nous sommes toujours en redressement judiciaire, mais il y a eu un échelonnement de la dette. C'est toujours un pari ce type d'événement culturel dans un contexte de baisse généralisée des subventions. Nous essayons de trouver des partenaires privés qui s'associent à notre projet mais cela reste difficile budgétairement. Une grosse partie des recettes est misée sur la billetterie, si ça marche tout va bien, si ça ne marche pas, nous ne savons pas trop où nous allons…

À l'affiche de cette édition 2012, on retrouve une soirée entièrement reggae avec en têtes d'affiche Raggasonic et Steel Pulse. Est-ce parce que c'est un style porteur sur le quel peu de festivals sont positionnés dans l'agglomération ?
Cela fait quelques années que l'on programme du reggae à Rocktambule, comme son nom ne l'indique pas ! Il y a un vrai renouveau du public reggae alors pourquoi ne pas accueillir cette esthétique sur un festival comme le nôtre puisque nous sommes plus largement un festival de musiques actuelles.

Rocktambule, du jeudi 11 au samedi 13 octobre, au Pont-de-Claix. Et une soirée le 20 octobre à l'Ampérage et au Drak'Art

 

ENCADRÉ

Visite de la friche

Façades délabrées, vitres brisées et murs tagués, c'est le cadre du futur festival Rocktambule. Mi-septembre, les travaux avaient à peine commencé aux anciennes papeteries du Pont-de-Claix laissées à l'abandon depuis la fermeture de l'usine en 2008. Mais pour le festival, cette friche aura été nettoyée, organisée et sécurisée pour accueillir les quelque 3500 personnes attendues chaque soir sur toute la durée du festival. La scène principale sera installée au fond d'un immense entrepôt dont les murs vont être recouverts de tissus pour tenter d'obtenir la meilleure acoustique possible. Des images et vidéos seront projetées sur les bâtiments pour compléter le décor. Pour cette 18e édition, ce sera donc ambiance rave party post-industrielle.


<< article précédent
La Rumeur : un cran au-dessus