Bal masqué


Pseudo Stendhal, vrais ou faux portraits ? On peut se poser la question tant ces derniers pullulent et diffèrent les uns des autres. Jean Starobinski, essayiste, médecin et grand critique littéraire, confiait récemment à Télérama : « Je m'étais passionné pour Stendhal, pour son côté tout à la fois dénonciateur des masques et amateur de pseudonymes. » C'est bien cet aspect-là qui est mis en valeur dans l'exposition à découvrir jusqu'au 12 janvier à la Bibliothèque d'étude et d'information : l'auteur semble se dévoiler mais il se cache. Plus il se montre, plus son moi est dissimulé. Les frontières de sa personne se dissolvent dans la profusion des manuscrits, des signatures… Un éparpillement savamment mis en scène par le photographe Éric Hurtado : des miroirs (dont les reflets déformés intègrent et interrogent le spectateur), une disposition aérée des multiples portraits, dessins et gravures, et un rideau de velours rouge au fond de la pièce soulignant l'idée de spectacle et de tromperie. Un buste de Stendhal fait face à ce dernier, nous refusant son visage – miroir de l'âme… LG


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Telle est maquette