Une ferme créative


Après ses études à Harvard, Joshua Redman était bien parti pour intégré Yale et devenir juriste. Saxophoniste épris de passion pour le jazz, il s'inscrit l'année de son diplôme au Concours Thelonious Monk Jazz International qu'il remporte à 22 ans. Un prix et une reconnaissance qui l'amènent à changer de voie, et ainsi rejoindre la route de son père Dewey, saxophoniste du mouvement free jazz entendu au côté d'Ornette Coleman et Charlie Haden. Après diverses expérimentations (dont un double trio), le saxophoniste déjà fondateur de l'un des plus beaux quartet des années 90 (avec Brad Meldhau au piano, Brian Blade à la batterie et Christian McBride à la contrebasse), revient à l'appel avec de nouvelles gâchettes. Les trois pulseurs de groove que sont le pianiste Aaron Parks, le batteur Eric Harland et le contrebassiste Matt Penman auront rejoint la coopérative James Farm pour cultiver des mélodies jazz friandes de pop et de funk aux accélérations parfois inattendues. Ainsi la ballade langoureuse Star crossed est esquissée par le quartet sur une nappe de velours avant que chacun ne sortent les griffes et emballent le tempo pour en faire un tissu râpeux qui retrouvera à la fin du traitement sa première douceur. Des thèmes musicaux énergisants où s'imbriquent dans une exemplaire harmonie les différentes signatures, faisant de ce groupe une alliance telle qu'elle en paraît sans réel leader.

Régis Le Ruyet

James Farm, mardi 13 novembre à 20h30, à la MC2


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