Sharqiya

D'Ami Livne (Israël, 1h22) avec Adnan Abu Wadi, Maysa Abel Alhadi…


Quand, dès la deuxième séquence d'un film de 82 minutes, un cinéaste en est déjà à filmer du rien, c'est assez mauvais signe. C'est ce qui arrive avec Sharqiya : dans cette histoire de bédouins chassés de leur village par les autorités, la concision et le sens du conflit dramatique sont des valeurs assez lointaines. L'argument, où deux frères se déchirent pour savoir comment se venger de cette injustice, l'un en tapant le scandale, l'autre en cherchant à utiliser son rôle de gardien de sécurité dans une gare routière pour y commettre un attentat, ne dégage aucune tension, les quelques scènes clés étant entrecoupées de passages totalement superfétatoires, généralement en temps réel, où l'on rentre chez soi, où l'on mange en famille, où l'on attend la relève de la garde… Un exemple typique de court-métrage étiré qui se planque derrière son sujet pour masquer ses faiblesses d'écriture et de mise en scène.

Christophe Chabert


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