Augustine

d'Alice Winocour (Fr, 1h41) avec Vincent Lindon, Soko, Chiara Mastroianni…


Si les images de Charcot n'ont cessé d'irriguer le cinéma (de Furie à A.I en passant par Carrie), rarement l'histoire du docteur et sa patiente star, Augustine, n'a fait l'objet d'un film. À Alice Winocour de compenser cette absence avec un premier long aussi ambitieux que petit à l'arrivée. La faute à une approche trop polie, presque scolaire, qui ouvre autant de pistes théoriques qu'elle enferme la mise en scène dans un carcan appliqué et limité. Tout est finalement si réfléchi, dans cette histoire sur les mystères de la sexualité féminine, qu'aucune ambiguïté n'émerge. Là où devraient exister des personnages ébranlés par leurs désirs, fascinés par une attirance réciproque dans un monde aux portes de la psychanalyse et du spectacle permanent, surnagent deux acteurs filmés par une caméra proche de l'académisme télévisuel. Pas facile aussi d'être bouleversé par la semi-lourdeur de Soko dans le rôle d'Augustine. L'actrice, jamais troublante, plombant limite le film à elle seule.

Jérôme Dittmar


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