Petit rappel, d'abord. Mann'art(e) est un regroupement d'associations né il y a une dizaine d'année autour d'un projet de requalification des anciens locaux du Centre dramatique national des Alpes (CDNA), sur le site Bouchayer-Viallet (ouest grenoblois). Leur objectif était alors de conserver une vocation culturelle à ce lieu, aujourd'hui divisé en trois espaces : la salle rouge, la salle noire et la salle blanche. Pari réussi.
Le collectif s'est ensuit consacré à la construction d'un projet commun pour ceux-ci, la salle blanche étant occupée par Mann'art(e) eux-mêmes, et la salle noire par les Barbarins Fourchus, l'une des associations-membre. C'est ainsi qu'est né le festival Noël au balcon, de même que son homologue printanier, Pâques au tison. L'an dernier, les membres du collectif ont voulu donner plus d'ambition à leur projet, en étendant la synergie entre les trois salles à tous les acteurs du quartier. Deux structures ont ainsi rejoint le festival dans le cadre de ce nouveau concept, intitulé Courant Continu: Citédanse, qui officie sur la danse contemporaine, et Le Tricycle, dédié au théâtre.
Alors, que nous réserve cette troisième édition du festival Noël au balcon ? « On est resté cohérent par rapport aux deux années précédentes, tout en faisant valoir de nouvelles créations, de nouveaux projets » affirme Christian Pignoly, trésorier de Mann'art(e). « Il y a notamment le groupe As de pique (photo), constitué d'enfants originaires de Saint-Hilaire du Touvet. Ils ont joué à la coupe Icare devant 2 000 personnes en septembre dernier... Ça déchire, comme on dit ! » Mais leurs ambitions ne s'arrêtent pas là.
« Nous tenions à ce que trois mots-clés caractérisent cette édition : éclectique, accessible et populaire » reprend Guillaume Douady, co-directeur de la compagnie Alter-Nez, membre du collectif. « Les artistes programmés ne viennent pas seulement de Grenoble : on en accueille de toute la France, et même de l'étranger. Cette année, nous aurons des groupes portugais et bosniaques... » Une diversité que l'on retrouve aussi dans la composition du public. « Les gens viennent de partout. On dispose d'un réseau important qui nous permet de ramener beaucoup de monde, via le bouche à oreille ou par internet. Par exemple, le groupe issu des Balkans sera suivi par une partie de son public... »
Diversité des artistes et du public, donc, mais aussi de la programmation. On pourra ainsi assister à un concert d'électro swing, à une projection de courts-métrages, à un apéro photo, à une performance croisée entre des clowns et une troupe de danseurs contemporains... Pour l'éclectisme, l'objectif semble dores et déjà atteint, donc.
« On a aussi voulu attirer un public familial, et créer une ambiance populaire, bon enfant » affirme Christian. « Cela s'incarne notamment à travers Le Bal des va nu-pieds. Pratiquer la danse contemporaine, on se dit que ça va être compliqué, mais le faire sous forme d'un bal permet de rendre ça accessible à tout le monde. Un chorégraphe explique un pas de danse très simple, et les gens peuvent ensuite le reproduire. Très vite, ça créé une effervescence collective. » « C'est aussi pour ça qu'on a fixé des tarifs assez bas. On ne se fait pas d'argent sur le festival, on veut que tout le monde puisse y accéder. » Populaire, on vous dit !
Noël au balcon, les 21 et 22 décembre, Salle noire, rouge, et blanche.