Qui s'y frotte s'y pique


Deuxième volet d'une série de quatre films considérée (à juste titre) comme l'une des plus marquantes du cinéma d'exploitation japonais des années 70, Elle s'appelait Scorpion est avant tout un spectacle visuel d'une beauté sidérante, une expérience de cinéma pop flirtant sans cesse avec le surréalisme, à la puissance d'immersion sensorielle inégalée. Mais pas seulement ! Centré autour de la cavale d'un petit groupe de détenues – parmi lesquelles la mutique et mystérieuse Sasori – poursuivies par les gardiens du pénitencier dont elles se sont évadées, le métrage surprend aussi par la virulence avec laquelle il adresse la question de la condition féminine au Japon, et plus globalement son mépris affiché pour toute forme d'autorité. Reste enfin à rendre justice à l'intensité tétanisante avec laquelle l'actrice Meiko Kaji interprète le personnage de Sasori, ici élevé au rang de véritable icône vengeresse que rien ne saurait jamais abattre ou rabaisser. Du grand cinéma ! 

Elle s'appelait Scorpion, de Shunya Ito (1972), vendredi à 20h salle Juliet Berto

 


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Un cinéma pas comme les autres