Sale temps pour un flic


Joyau noir du cinéma américain des années 70, et unique film de James William Guercio, plus connu pour ses activités de producteur du groupe Chicago, Electra Glide in Blue est souvent présenté comme une sorte d'anti-Easy Rider. Et pour cause, les motards auxquels on s'intéresse ici sont des policiers, que l'on voit même s'entraîner au tir sur l'affiche du film en question ! Mais plus que tout autre chose, cette œuvre singulière est surtout un dynamitage en règle du mythe américain, à travers le parcours d'un petit flic (au sens propre comme au figuré) qui rêve de devenir détective pour la section criminelle et ainsi donner sens à sa vie. Sympathique, honnête et ouvert d'esprit, peu à l'aise dans ce climat d'affrontement entre hippies et forces de l'ordre, John Wintergreen est comme un chien dans un jeu de quilles : avec comme toile de fond hautement symbolique Monument Valley et les grands espaces de l'Arizona, le film va méthodiquement réduire à néant ses idéaux professionnels et moraux, sans la moindre concession…

Electra Glide In Blue, de James William Guercio (1973), vendredi à 22h salle Juliet Berto


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Qui s’y frotte s’y pique