Antiviral

De Brandon Cronenberg (Canada, 1h48) avec Caleb Landry Jones, Sarah Gadon…


Soyons honnêtes : le premier film de Brandon Cronenberg provoque des réactions diamétralement opposées chez les spectateurs. Mais pas forcément comme ceux de son père, qui cristallisent les avis autant par leurs sujets que par leur traitement. Ici, il s'agit de savoir si on est face à une œuvre prometteuse d'un auteur en prise directe avec son époque, ou au contraire à un gros fiasco écrit et réalisé par un geek ne vivant le monde que par la procuration de son ordinateur. On penche clairement pour la deuxième proposition : Antiviral, de son argument de départ — un trafic de maladies prélevées sur des stars et injectées ensuite à leurs fans — à son système figuratif — des décors cliniques, aseptisés, insonorisés, percés seulement par des spots publicitaires — et ses dialogues — un imbitable charabia de termes compliqués et de marques inventées — a quelque chose du court métrage de fin d'étude étiré, visant ouvertement au statut de film culte. Vincenzo Natali, quand il est peu inspiré, fait des trucs dans ce genre-là. Peut-être qu'avec le temps, Brandon Cronenberg réussira-t-il son Splice à lui ?

Christophe Chabert


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