Du plomb dans la tête


Quelques semaines après son ex-rival et nouveau pote expandable Schwarzenegger, c'est au tour de Stallone de se lancer dans la course au meilleur senior du cinéma d'action. Différence notable : là où Schwarzy recrutait un Sud-coréen hype derrière la caméra de son moyen Dernier rempart, Stallone, cohérent avec son envie de faire revivre la série B mal embouchée des années 80, a fait appel au vétéran Walter Hill pour cette adaptation d'un roman graphique français. Saine initiative : Du plomb dans la tête s'impose assez vite comme un concentré nostalgique du genre, sec, violent, plein d'humour noir mais jamais parodique, bien raconté et habilement mis en scène.

Stallone y campe un tueur à l'ancienne qui n'est pas prêt à se coucher devant la loi, la morale et l'époque, même quand celles-ci sont incarnées par un flic incorruptible au milieu d'une police gangrenée par l'argent sale et les magouilles en tout genre. C'est l'alliance temporaire entre le vieux grincheux, brutal, taiseux, allergique à la technologie et le jeune loup idéaliste, naïf, scotché à son smartphone, qui donne au film son échine de buddy movie et qui permet à Stallone de sortir (un peu) de son monolithisme habituel. Ce drôle d'objet anachronique est bien plus attachant que le cinéma pop corn actuel, blockbusters diabétiques aux corps en trop bonne santé. Walter Hill leur rappelle que l'important, à tous les sens du terme, c'est bien d'avoir du plomb dans la tête.

Christophe Chabert


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