Boule et Bill

D'Alexandre Charlot et Frank Magnier (Fr, 1h30) Avec Marina Foïs, Frank Dubosc, Charles Crombez


La BD et le cinéma français, c'est un peu l'échec permanent. Pour preuve encore ce Boule et Bill, nouvelle catastrophe industrielle gagnée d'avance vu le matériau d'origine. Ce qui étonne le plus dans cette adaptation, c'est sa capacité à décevoir. Boule et Bill le film n'est pas la comédie neuneu pour marmots à laquelle on pouvait s'attendre. Oui, il y a quelques gags, mais qui tombent tous à plat. Oui, on entend la voix du chien qui pense et c'est navrant. Le plus curieux, c'est que les auteurs du film se foutent presque de Roba et de sa mythologie, reléguée aux cinq dernières minutes. Ils préfèrent s'intéresser à l'époque où la BD vivait son heure de gloire, tournant un film rétro au look bâtard sur l'émancipation de la femme dans la France des années 70. Seule compte ainsi la mère, héroïne d'un film pensé comme une préquelle réflexive à la BD, où le père serait Roba découvrant son inspiration après avoir fui la cité dortoir où sa famille s'était installée. Nul, et à la fois limite intriguant.

Jérôme Dittmar


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