Le Territoire de Belfour


Telle la danse de mort de Satanico Pandemonium (Salma Hayek) dans Une Nuit en Enfer de Roberto Rodriguez, la musique de The Belfour ondule sans tenter de vous duper sur ses intentions. Elle a l'intention de vous sauter dessus et il ne servira à rien de vous débattre, car toute entrée est définitive. Malgré un relatif dénuement instrumental, le groupe Clermontois impose sa loi et son tempo lourd, entre rock qui tache et mantra tribal ; vous colle un blues pas piqué des hannetons, mais genre hannetons du Delta, gros comme le poing, à vous défigurer d'un coup d'aile. C'est ce territoire, entre le Grand Sud moite des États-Unis et ces étendues désertiques où la moiteur justement ne se trouve qu'entre les cuisses des go-go danseuses de bord d'autoroute qu'explore The Belfour. À quelques encablures aussi des terres cendrées d'incantations d'un David Eugene Edwards (16 Horsepower, Wovenhand). À ceci près, et on aurait dû commencer par là, même si c'était d'évidence, à ceci près donc, que notre Satanico Pandemonium de circonstance, gorge profonde de démone lascive et létale, le juge de vos tourments, est ici une femme, simplement invoquée par son chaman de guitariste, à l'oeil griffé. Un duo de Tueurs-nés façon The Kills roots, qui n'a pas fini de cavaler.

The Belfour, samedi 9 mars à 19h, à la Bobine


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De la coquille à l'exposition