Dans son extraordinaire L'Île flottante infestée de requins, le romancier Charles Willeford faisait poser par ses machos de personnages cette petite devinette : quel est l'endroit le plus dur pour lever une fille ? Réponse : un drive-in. En effet, quoi de moins propice à la rencontre qu'une masse de spectateurs tous entassés dans des cages en métal ? Cette petite introduction inutile n'est toutefois pas sans rapport avec l'attraction cinématographique principale de La Folie, qui n'est pas seulement un génial album des Stranglers – halte à la digression ! – mais aussi un festival pluridisciplinaire organisé sur le campus universitaire et dans la ville.
En effet, au milieu des expos, concerts et spectacles qui trouveront asile avec ce thème encourageant autant au psychanalytique qu'au psychédélique, c'est un véritable drive-in qui s'installera le samedi 23 mars sur le parking Diderot, non pour y diffuser La Religieuse, mais pour y montrer un double programme calibré pour l'occasion : le très bis The Crazies de George A. Romero et le pas si portnawak que ça Planète terreur (photo) de Robert Rodriguez, hommage grind house aux films de zombies inventés par Romero lui-même. Le tout dans une ambiance de bonne déconne avec boissons, saucisses-frites et même car wash – eh oui ! c'est la crise pour les étudiants aussi.
En dehors de cette riante plaisanterie, il y aura aussi des choses sérieuses la veille du côté de la Cinémathèque avec deux films très bien, Moi, Pierre Rivière de René Alliot d'après le fait divers et le bouquin de Michel Foucault et Répulsion, huis clos polanskien flippant avec Catherine Deneuve qui manie méchamment la lime à ongle.
Christophe Chabert
Semaine de la folie
Du mercredi 20 au mercredi 27 mars, dans divers lieux