Créée en 2011 par Cindy Van Acker avec sa Compagnie du Greffe, Diffraction est une impressionnante chorégraphie, aussi expérimentale qu'esthétique. S'il est vrai qu'en matière de danse contemporaine, on a souvent raison de vouloir fuir quand on commence à parler d'expérimentation – histoire de ne pas être obligé de contempler un spectacle affligeant de non danse, ne sacralisant parfois rien d'autre que le désamour du geste – force est de constater qu'ici on aurait tort.
La lumière, omniprésente et enrobante, plane au-dessus, en dessous et tout autour des corps pour s'imposer comme le héros inattendu de cette composition pour six. Rigoureuse voire millimétrée, la gestuelle saccadée mais envoûtante et gracieuse des danseurs fusionne parfaitement avec les différentes atmosphères lumineuses, à tel point que l'on ne sait plus qui de la lumière ou des corps décide du mouvement. Surtout quand une musique sourde, distordue et métallique s'en mêle, évocation anxiogène d'une diffraction également sonore. À la fois ballet de corps, de son et de lumière, Diffraction est donc une partition dansée étonnante et détonante, à découvrir en vrai – et pas seulement sur captation comme ce fut le cas pour nous !
Christine Sanchez
Diffraction, mercredi 27 et jeudi 28 mars, à la MC2