Nombreuses, voire très nombreuses, les troupes d'improvisation grenobloises ne se marchent pas forcément dessus. Malgré les différences de statut entre professionnels et amateurs, et quelques inimitiés de principe, le milieu est loin de la réplique culte des westerns: « cette ville est trop petite pour nous deux ». MB
Il existe plusieurs ligues professionnelles dans l'agglomération : la Ligue1pro38, la Lig (Ligue d'improvisation grenobloise) ou encore la Ligue Improstars. Alain Fert est à l'origine de la première, la plus ancienne des ligues pros de la ville. « 90% des pros qui sortent sur Grenoble sont passés par chez nous. » S'il ne cache pas que certains éléments sont partis, il l'assure, « il ne reste que les meilleurs ».
Ce n'est pas un secret dans le monde de l'impro, la Lig, fondée en 2004, fait suite à une rupture au sein de la troupe de Fontaine. Une rupture qui laisse des traces selon certains comédiens. Malgré cette bisbille de saloon, chacun semble trouver de quoi travailler. La ligue1pro38 se produit environ une fois tous les trois jours. « Je bouffe grâce à l'impro depuis 20 ans » précise Alain Fert en souriant. Les deux ligues pros présentent différents spectacles et misent aussi sur les entreprises. Grâce à des animations au cours de séminaires ou lors d'impostures au bureau, ils donnent aux "cols blanc" quelques bonnes tranches de gags.
Quant aux troupes amateur, nombreuses à Grenoble et dans l'agglo, Alain Fert assure ne pas être en conflit avec elles, mais reconnaît que la concurrence est de plus en plus présente. Selon lui, la différence entre troupes amateurs et professionnelles se fait par la qualité du spectacle. « En tout cas j'espère, sinon j'arrête tout de suite. » Tout le monde ne partage pas son avis. Pour les Quand Mêmes, troupe née il y un peu plus de trois ans, « les pros en vivent, mais souvent les gens ne sont pas plus satisfaits par un spectacle de professionnels que d'amateurs ». Difficile de trancher, tant un spectacle d'improvisation peut varier d'un soir sur l'autre mais aussi d'une troupe à l'autre. Pour se faire une idée, il n'y a pas trente-six mille solutions, il faut en voir.