Dire qu'Alain Fert et Bruno Caillaud campent deux personnages est une ineptie. En réalité, il propose une palette infinie d'individus. Curés, chasseurs, ours polaires... tout est fait pour tenter de faire rire les enfants, mais aussi les plus grands. Pour cela, cette simple question : « on es où ? ». La réponse, donnée par la salle, lance l'improvisation des deux comédiens de la Ligue1pro38. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'assemblée joue le jeu. « Dans un château », « à la mer », « à l'église », « aux toilettes », presque autant de propositions que d'enfants dans les gradins.
« On improvise tout » confirme Alain Fert. « C'est assez barge, ça peut partir d'un coup. » En effet, donner trop la parole à un jeune public peut vite devenir compliqué. Une fois à l'aise les enfants se lâchent, crient, gigotent : en clair s'amusent. Gestes patauds, fautes de français, utilisation d'un mégaphone, les techniques des deux artistes ne manquent pas pour capter l'attention. Chaque spectacle est unique et repose sur une parfaite entente entre les « clowns ».
Tous les codes de l'improvisation sont là, avec la difficulté supplémentaire qui est de toucher des enfants. Il serait facile de critiquer certaines chutes plus qu'approximatives, mais sans filet, la performance est souvent plus risquée. Au revoir donc clowns tristes et clowns joyeux, faites place aux Improclowns.