Tu seras un homme

De Benoît Cohen (Fr, 1h27) avec Aurelio Cohen, Jules Sagot, Éléonore Pourriat…


Faire un film en famille et non pas un film de famille ; c'est le projet modeste de Benoît Cohen, qui tourne autour du sujet depuis Nos enfants chéris. On retrouve dans Tu seras un homme la fidèle Éléonore Pourriat devant la caméra et au scénario, son fils Aurélio dans un des deux rôles principaux, pour une fiction qui se conclut par un « à mon père » qui en dit long.

Théo, un apprenti comédien recalé à l'Ensatt ( École des arts et techniques du théâtre, à Lyon) doit jouer les baby-sitters auprès de Léo, un gamin intelligent mais fragile et renfermé, et arrive peu à peu à développer avec lui une forte amitié, qui lui renvoie à la fois l'image de l'enfant qu'il est encore et celle de l'adulte qu'il espère devenir. La première partie est assez belle : Cohen réussit à créer une vraie atmosphère dans cette maison coupée de tout, et une belle figure de père anxieux et débordé (Grégoire Monsaingeon, très bon).

Le film perd ensuite le fil lorsque débarquent des comédiens fêtards emmenés par l'ex de Théo, comme un sursaut scénaristique inutile qui traduit peut-être une erreur de format. Visiblement tourné en liberté et dans une réelle indépendance, Tu seras un homme possède le charme discret des œuvres simples et personnelles.

Christophe Chabert


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