Aufgang, le changement dans la continuité


L'album commence par un air au piano, que l'on pourrait croire tout droit sorti d'un album de Gonzales. Sauf que très vite, une rythmique s'immisce entre les notes, portée par une batterie, emmenant ainsi le morceau Kyrie vers un horizon tout sauf classique.

À savoir vers une techno assumée, machine à danser et à débrider quiconque l'écoute grâce à son efficace progression. Une techno qui se construit donc autour des harmonies fluides d'un instrument (le piano) plus habitué à la musique de chambre qu'à celle de garage à boum.

Puis vient le second titre (Balkanix), qui prend carrément des accents jazzy, confirmant que le trio a souhaité conserver la recette mise en place sur son premier album Aufgang, paru en 2009, tout en l'enrichissant pour éviter la redite. Grand bien lui prit, et Istiklaliya (« indépendance » en arabe), deuxième album sorti il y a deux mois, est redoutable : une composition instrumentale, avec seulement quelques chœurs aériens de temps à autre. Et une poignée de morceaux construits avec subtilité, comme African Geisha (sept minutes lyriques), Diego Maradona, ou encore le final Rachel's Run.

On pourrait tout de même reprocher au trio un manque de finesse à quelques endroits, l'envie de bon gros son étouffant l'ensemble sur certains titres. Mais ce serait alors faire fausse route sur le projet Aufgang, qui prend véritablement sens en concert, comme l'on avait pu s'en rendre compte en juillet 2010 dans le cadre de la manifestation Imaginez maintenant. Le groupe, déjà invité par l'association MixLab (comme c'est à nouveau le cas pour cette date à la Bobine), avait fait sensation au sommet de la Bastille, avec son live captivant, énergique, et surtout magnifiquement hors norme.

Aurélien Martinez


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