Just the wind

De Bence Fliegauf (Hongrie-All-Fr, 1h33) avec Katalin Toldi, Gyöngy Lendvai…


Le succès festivalier de Just the wind (Ours d'argent à Berlin, Grand prix à Paris Cinéma) laisse un peu songeur tant le film semble condenser tous les clichés du cinéma d'auteur mondial. Un sujet engagé (le massacre des tsiganes en Hongrie) traité à travers une chronique naturaliste aux arcs dramatiques lâches, filmé en caméra portée avec force gros plans sous éclairés ; on se demande vraiment qui cela peut encore surprendre, et ce d'autant plus que la plupart de ses partis pris s'annulent en cours de route.

La pauvreté de la mise en scène semble chercher un écho à la misère des personnages, et le manque de tension apparente dans la plupart des séquences est en fait compensé par une musique angoissante qui monte lentement en arrière-fond sonore. Bence Fliegauf semble se dire qu'on ne peut pas faire un film choc sur un sujet choc, mais on sent comme une tentation réfrénée de s'engouffrer dans la brèche et de verser dans le docu-fiction.

La scène finale, d'une fausse objectivité, montre bien que la complaisance n'est jamais très loin, et que ces cinéastes qui pensent que montrer froidement la cruauté est la meilleure manière de la dénoncer ont tout de même une position extrêmement ambiguë.

Christophe Chabert


<< article précédent
Pendant mai