Déprime contemporaine


La Maison de l'image, lieu ressource à Grenoble dédié aux images et situé Galerie de l'Arlequin, présente à l'Ancien musée de peinture une exposition photographique à la fois enthousiasmante et quelque peu décevante. Décevante parce que l'installation vidéo participative de Charles Payan qui devait être montrée ne l'est pas, laissant une béance dans un lieu immense que le reste peine à véritablement habiter. Enthousiasmante parce que les deux photographes exposés dans la salle du fond proposent chacun un univers cohérent, une vision sur notre monde qui remet en question la fonction de l'image. Salvatrice chez Michel Gasarian, elle devient néfaste chez Olivier Culmann.

La série du premier montre des intérieurs de cellules de prisonniers, auscultant l'importance du cocon personnel constitué par les images accrochées au mur. Celle du second se présente comme un inventaire international de personnes regardant la télévision – avec l'effet étrange produit par tous ces regards tournés vers un point, à mi-chemin entre la concentration et le désespoir. Des travaux directs et efficaces, témoignages d'une époque et réalisés avec un sens de l'esthétique remarquable. Notons que dans l'espace vide menant à ces séries, on croise tout de même deux œuvres de Charles Payan, deux photos légèrement mouvantes (car elles sont en réalité des vidéos), extrêmement troublantes... À découvrir.

Intérieurs, jusqu'au 30 juin à l'Ancien musée de peinture


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He’s alive !!!