À la vie, à la mort


Marionnettes / La Providence selon l'artiste Nicolas Darrot s'apparente à une série de marionnettes s'animant au gré de programmes informatiques dissimulés au public, créant un ballet impressionnant dans les grottes du Centre d'art Bastille. Les premières, amusantes et petites comme des poupées d'enfants, évoquent la création artistique, l'interaction entre les travaux de différents artistes, le partage. Elles interrogent avec humour, étonnent, virevoltent comme autant de Pinocchio dans un brouhaha de cliquetis afférent aux machines qu'elles sont.

Dans l'étape suivante, l'exposition se fait plus immersive en conviant le spectateur au sein même d'une œuvre à taille humaine ; une créature rappelant un monstre de la forêt, couverte de mousse ou autres branches, s'adonne à une danse chamanique sous un ballon transparent. Ce ballon représente une sorte d'arbre de vie respirant à la cadence de la danse, vibrant d'une pulsation calquée sur le rythme du rite en place. L'ultime étape se fait dans une pièce noire, la dernière marionnette s'y élève dans les airs, brille du doré-argenté d'une couverture de survie et apparaît ironiquement comme la grande faucheuse, celle qui conclut tout parcours de vie : la mort. De questionnements sur l'acte de créer à des angoisses existentielles, le parcours bondit ainsi du comique au tragique avec une maestria des plus louables.

Providence, jusqu'au 15 septembre au Centre d'Art Bastille (Cab)

Laetitia Giry


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