Les autres têtes d'affiche du vendredi

Il y aura donc Blondie et Azealia Banks le vendredi à Musilac. Mais pas que. Aurélien Martinez


Le classieux

Beau gosse brun ténébreux rapidement rangé dans la case des jeunes gens modernes (ces artistes à la Lescop & co qui font plus que référence à une certaine époque musicale française – celle des Jacno, Daho, Darc...), Yan Wagner se permet de refuser l'étiquette : « c'est une lubie journalistique, ou peut-être de la fainéantise, mais c'est quelque chose qui me casse les pieds » déclare-t-il en interview. De toute façon, un jeune gens moderne, ça s'exprime en français, pas en anglais comme lui, non ? Passons... Son premier album Forty eight hours, sorti l'an passé, est d'une efficacité redoutable dans sa construction. De l'électro-pop dansante et sensuelle, qui rappelle ainsi les noms précités, mais aussi New Order et la new wave. En live, le charme vénéneux de Wagner (son timbre grave et faussement nonchalant y sont pour quelque chose) embarque l'audience en moins de deux. Comme on avait pu s'en rendre compte en juin 2011 lors d'un concert parisien en hommage à Jacno où il reprenait Les Nuits de la pleine lune, l'une des plus belles chansons du monde.

Yan Wagner, à 17h15 

Les tendances

On a déjà tout écrit sur les quatre DJs de C2C, notamment lors de leur passage en septembre dernier au festival Rocktambule. Pour résumer : c'est sympa en live, ça met bien l'ambiance, mais bon, hein... Voilà quoi !

C2C, à 21h30 

Les excités

Le duo Sexy Sushi, c'est de l'électroclash complètement barré (mais mélodique), aux paroles volontairement trash et politiques (un petit côté anar par ci, un autre carrément punk par là...). On en veut pour preuve son dernier morceau J'aime mon pays : « J'aime en secret tripoter mon fils / J'aime aller à Norauto et aux prostituées / J'aime mon pays, comment peux-tu en douter ? / J'aime aussi le Seigneur car il pardonnera mes pêchés. » Lors de leur premier passage à Grenoble en 2009, Rebeka Warrior (qui officie aussi dans un autre genre musical, avec son sublime duo Mansfield.TYA) et Mitch Silver avaient posé une « roue de l'infortune » sur scène, pour définir aléatoirement l'ordre des chansons. Le hasard a voulu qu'ils fassent trois fois de suite leur fabuleux Cheval, toujours avec la même pêche électrique, et toujours à la limite du n'importe quoi. Mais du n'importe quoi maîtrisé, chaque concert de Sexy Sushi étant unique, proche de la performance artistique. Une fin de vendredi soir qui promet, et qui tranchera avec les suivantes, plus électro-propres (Paul Kalkbrenner le samedi, Agoria le dimanche).

Sexy Sushi, à 1h20


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À la vie, à la mort