Metro Manila

De Sean Ellis (Ang, 1h55) avec Jake Macapagal, Althea Vega…


À la manière du Gallois Gareth Evans allant filer un coup de jeune au film d'action en tournant en Indonésie The Raid, l'Anglais Sean Ellis va faire oublier l'échec de son précédent The Broken en tournant aux Philippines un modèle de polar.

Suivant les traces d'une famille quittant pour des raisons financières sa ferme provinciale pour trouver du travail à Manille, et notamment l'itinéraire du père, faussement naïf, qui trouve un job de convoyeur de fonds, Ellis trouve dans cette urbanité étouffante et son ambiance de corruption généralisée une atmosphère idéale. Comme dans son très bon Cashback, le cinéaste cherche à créer un flottement onirique par la mise en scène en mélangeant les espaces et les temporalités – une école anglaise qui le rapproche autant de Nolan que de Ben Wheatley.

Mais c'est l'efficacité du récit qui fait la différence. On sent vite qu'un piège va se refermer sur le héros, et il faudra du temps pour en comprendre les tenants et les aboutissants. Les seconds rôles très soignés – du collègue un peu trop jovial au chef fondant ses recrutements sur la qualité des blagues racontées par les candidats – et la montée du suspens dans le dernier acte permettent à Metro Manila de retrouver l'esprit des meilleures séries B, même si Ellis avait sans doute en tête les polars de Lino Brocka, qu'il nous tarde de redécouvrir en octobre…

Christophe Chabert

Sortie le 17 juillet


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