Ça commence dans la pure tradition du cinéma belge : un faux documentaire qui suit les traces d'une fanfare dépenaillée, sale, bourrée à la bière et défoncée à la coke. Partis pour un carnaval pas loin de chez eux, les énergumènes poursuivent leur périple au hasard, traversant les frontières jusqu'à perdre définitivement la boussole et la raison.
Le souffle anarchisant qui irrigue la première moitié de ce Grand'Tour est effectivement décoiffant, drôle à force d'excès et de mauvais goût assumé. La suite fonctionne comme une mauvaise gueule de bois : retour à la réalité qui est aussi, pour la mise en scène, un retour à l'ordre. De la DV crado à la HD soignée, du n'importe quoi explosif à un moralisme un poil appuyé, le film épouse de trop près les lignes de son discours, et le désenchantement final sonne autant comme une résignation que comme une forme de lucidité sociale.
Christophe Chabert
Sortie le 24 juillet