Imaginez des chants sud-africains traditionnels posés sur une base rythmique légère et aérienne mais à la cadence incroyablement rapide –180 battements par minute en moyenne ! Le tout enrichi de samples vocaux accélérés et de sons de synthés un peu cheap évoquant les premières musiques de jeux vidéo. Ce mélange aussi jouissif qu'improbable, qui remporte un succès sans appel chez les jeunes danseurs des townships délabrés de Johannesburg et ses environs depuis sa création au milieu des années 2000, c'est le shangaan électro, dérivé moderne et électronique d'un style bien plus ancien venu de l'ethnie Tsonga.
À l'origine de ce courant musical singulier, on trouve la patte de Richard « Nozinja » Mthetwa, un producteur sud-africain méconnu mais influent, déjà responsable de la découverte de pointures de la house sud-africaine comme DJ Spoko ou Mujava. Suite à sa rencontre avec le musicologue Wills Glasspiegel, il rentre en contact avec le label anglais Honest Jon's, et sort en 2010 une compilation de référence (Shangaan Electro, new wave dance music from South Africa) qui va lui permettre de faire découvrir le style à l'international et de faire remixer ses artistes par une poignée de producteurs de haute volée (Actress, Theo Parrish…). Tournant accompagné de quatre danseurs/chanteurs recrutés dans les townships, Nozinja sera présent cet été sur la scène alternative du Hadra Trance festival, et on conseille aux oreilles curieuses de ne rater ça sous aucun prétexte.
Shangaan Electro, jeudi 22 août à Lans-en-Vercors dans le cadre du Hadra Trance Festival