Paysage, soleil couchant – Camille Corot

[2/ 16] Nos coups de cœur issus des collections permanentes du Musée de Grenoble


Nom de l'artiste : Camille Corot (1796-1875)

Titre de l'œuvre : Paysage, soleil couchant

Médium : peinture

Mouvement auquel l'intégrer : Paysage classique

Analyse : Charles Baudelaire, poète moderne mélancolique et critique d'art pendant l'époque charnière de la première partie du XIXe siècle, disait du peintre Corot : « Il étonne lentement, il enchante peu à peu. » Comme à son habitude, il vise juste en peu de mots : chez Corot, pas d'éblouissement, pas de révolution immédiate, mais une beauté immuable qui se révèle au regardeur « peu à peu », pas à pas.

De facture assez classique, ses peintures (portraits et paysages) se nourrissent plus de littérature, de mythes et de musique que des soubresauts du présent. Ainsi le peintre évolue-t-il un peu en marge de son temps, et délivre-t-il des œuvres comme ce Paysage, soleil couchant, merveille de représentation pastorale d'un lieu perçu comme idyllique, mais non sans nuances… Le crépuscule irradie la droite de la toile d'une lumière extraordinaire, dont le doré se reflète en un doux murmure dans l'eau de l'étang ; quand la partie de gauche, délimitée par un arbre squelettique au centre, n'est que verdure sombre, entrée d'une forêt de plus en plus noire. Le paysan et ses vaches semblent ainsi tenus de retourner dans les profondeurs ombreuses des terres, laissant derrière eux l'horizon grandiose – la lumière.


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