D'hier et d'aujourd'hui

La rentrée cinéma, c'est aussi celle du cinéma classique et de patrimoine : alors que la Cinémathèque et le Centre culturel cinématographique dévoilent leurs premières séances, le Méliès relance ses cours de cinéma, en y ajoutant des cours du soir, avec une programmation prestigieuse. Christophe Chabert


Le cinéma de patrimoine va connaître une belle saison à Grenoble. Bien entendu, les deux bastions que sont la Cinémathèque et le Centre culturel cinématographique (CCC) restent les principaux pourvoyeurs en cinéma classique : leur rentrée s'effectuera début octobre avec deux gros morceaux.

Le CCC dégaine le premier avec La Nuit du chasseur de Charles Laughton, dans la copie numérique magnifiquement restaurée par Wild Side, qui rend à ce chef-d'œuvre empruntant autant à l'expressionnisme, au film noir et aux contes gothiques toute son ampleur esthétique et mythologique (séance le 2 octobre). La Cinémathèque suivra deux jours plus tard avec un autre film "pictural", mais cette fois-ci dans son sujet, puisqu'il s'agit du Van Gogh de Pialat, avec un Dutronc au-delà du génie, qui sera présenté par le patron de la Cinémathèque française en personne, Serge Toubiana, grand admirateur et connaisseur de Pialat, qui lui a consacré une exposition et un ouvrage, Maurice Pialat, peintre et cinéaste.

Pour la suite de sa saison, la Cinémathèque annonce la reprise de son cycle Traversées urbaines, des focus sur le cinéma lituanien et sur la carrière d'Anna Magnani dans le cadre des rencontres du cinéma italien, une semaine de cinéma japonais et un cycle alléchant consacré aux polars français et italiens des années 70 – il y a de quoi faire !

Un classique le matin, un le soir

Le Méliès, en plus de sa politique de reprises prestigieuses – actuellement, les copies restaurées de Fedora de Billy Wilder, d'Hiroshima mon amour de Resnais et du Cri d'Antonioni – relance ses cours mensuels de cinéma pour une nouvelle saison. Les séances du matin se dérouleront le mercredi, et les cours du soir le jeudi, ces derniers étant animés par notre confrère et néanmoins ami Jean Serroy. Dans les deux cas, la programmation est démente : le matin, To be or not to be de Lubitsch, Le Goût du saké de Ozu, La Dernière séance de Peter Bogdanovitch, Sans soleil de Chris Marker, Le Goût de la cerise de Kiarostami ou A history of violence de Cronenberg ; le soir, en plus de certains titres en communs, Voyage au bout de l'enfer – dans une copie restaurée magnifique qui, on l'espère, sera programmée aussi en séance normale – Gens de Dublin de Huston ou Les Plages d'Agnès (Varda).

Enfin, un mot pour dire que nous participerons modestement à cette fête du patrimoine en célébrant les 20 ans du PB avec une programmation au Club revenant sur les films qui ont marqué nos colonnes. On vous en reparle très vite, bien sûr…


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