L'art du nombre

L'exposition "Une collection de collections" renouvelle l'esprit du cabinet de curiosités : soixante-dix passions de particuliers misent en scène, une paire de plasticiens spécialiste de l'intervention en milieu urbain, et même une collection de Petit Bulletin pour célébrer les 20 ans. Régis Le Ruyet


Un, deux, puis… Suivant une idée fixe, le collectionneur amasse inlassablement les objets témoins de sa passion. Aujourd'hui, ces frénésies accumulatives entreposées jusqu'à l'encombrement sur les étagères quittent, certaines pour la première fois, les demeures de leurs propriétaires. Collection à l'effigie de Picsou, chouettes de toutes formes, papiers d'emballage d'orange ou encore boîtes à sardines : des cartels rédigés par les possesseurs narrent l'histoire de ces tranches de vie.

Ces amis sympas qui à chaque anniversaire ne manquent jamais de vous offrir une nouvelle sorcière ; ce plaisir obsessionnel à traquer les vide-greniers... Lors de la visite de l'expo, au milieu des algécos, on comprend dès lors comment un jour cette famille nombreuse de rhinocéros est née et pourquoi ce passionné d'aviation peint invariablement en monochrome bleu, rouge ou jaune ses maquettes d'hydravion. Et on tombe même sur une collection de unes de Petit Bulletin !

Expo à ciel ouvert

Pour le duo constitué de Maryvonne Arnaud et Philippe Mouillon, les milliers d'objets soigneusement scénographies dans des algecos vitrés constituent plus qu'un agrégat de marottes. Depuis une vingtaine d'années, les membres fondateurs du groupe Laboratoire réfléchissent sur les modèles urbains et développent des actions à partir des territoires et des rencontres.

Tchernobyl en 1992, Sarajevo en 1996, Rio en 1997, Johannesburg  en 2000, Alger en 2004, Grozny en 2007, Marseille et Grenoble en 2013 : à travers leurs interventions, Maryvonne Arnaud et Philippe Mouillon entraînent l'individu à reconsidérer sa perception de l'espace public. Ainsi, sous le prétexte d'associer et de montrer des bouts de collections, l'intention voulue serait de provoquer le  dialogue entre les visiteurs, par le biais d'une pratique transcendant les classes sociales et les générations.

Une collection de collections, jusqu'au 29 septembre au parc Paul-Mistral, et du 3 au 8 octobre sur le campus universitaire


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