Plus de basses

Troisième édition déjà pour le festival Bassodrome, qui continue d'année en année à explorer les frontières de plus en plus fluctuantes de la constellation bass music. Damien Grimbert


S'il a en bonne partie construit sa réputation en invitant quelques-uns des artistes les plus explosifs de la scène drum'n'bass et dubstep, il serait néanmoins injuste de réduire le festival Bassodrome à ces seules esthétiques. Parce qu'elles ont bien compris que ces deux styles ne sont que la partie émergente d'une culture bien plus vaste, Bass Jump et Eddy Rumas, les deux associations fondatrices du Bassodrome, ont toujours pris soin d'inclure également des artistes d'autres horizons, que ce soit le rap français avec la venue de Joke et Gérard Baste lors de la première édition, ou encore le parrain de la scène UK Funky Marcus Nasty lors de l'édition 2.5 du festival au printemps dernier.

Une ambition quasi-pédagogique particulièrement marquée cette année, où chacune des soirées organisées possèdera sa propre thématique : hommage aux block-parties new-yorkaises et aux sound-systems jamaïcains le mardi à la Bobine, ouverture aux nouvelles sonorités tropicales, trap et ghetto bass le mercredi au Canberra, mise en avant d'artistes live le jeudi à l'Ampérage (avec Taiwan MC et Perfect Hand Crew)… Et bien sûr, parce qu'il n'est pas question de trahir ses origines non plus, une grosse soirée drum'n'bass le vendredi au Drak-Art, avec en tête d'affiche Jubei, l'un des fers de lance du célèbre label Metalheadz.

House & bass

C'est cependant la soirée du samedi (également au Drak-Art) qui retient le plus notre attention, puisqu'elle explorera une frange encore assez méconnue en France de la bass music, influencée à la fois par le UK garage originel, la house anglaise, le UK Funky et le grime. Outre les sets de Likhan, Bobun Killah et Nikizi, elle sera ainsi l'occasion de découvrir aux platines le "rave-master" écossais Hostage et surtout le jeune champion de la nouvelle scène grime britannique Royal-T (photo).

Quelque peu en sommeil depuis ses débuts fracassants au début des années 2000 avec Dizzee Rascal, Wiley & consorts, le grime connait en effet une véritable renaissance en Angleterre depuis un ou deux ans, sous une facette plus instrumentale, où les producteurs occupent cette fois le devant de la scène. Figure de proue du label londonien Butterz (qui rassemble le versant le plus résolument orienté dancefloor de cette nouvelle école) et DJ résident de l'incontournable radio Rinse FM, Royal-T devrait sans trop de mal convertir de nouveaux adeptes à cette scène passionnante, et prouver au passage que la bass music a bien plus à offrir que les gros « wobbles » vrombissants auxquels ses détracteurs ont trop souvent tendance à la réduire.

Festival Bassodrome, du mardi 24 au samedi 28 septembre, dans divers lieux


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