Success story

À l'occasion de son passage par le festival Jour & Nuit, on a rencontré le Grenoblois The Hacker, histoire de faire avec lui un retour sur vingt ans de musiques électroniques. Propos recueillis par Régis Le Ruyet


Do it yourself

« 1993, c'est l'année où après la new wave, je flashe sur la techno. Avec mes potes, je découvre les raves party, et c'est la vraie révélation. ». Nîmes, Montpellier... : le groupe organise ses week-ends en fonction des rassemblements. Et comme rien ne bouge à Grenoble, il va prendre les choses en main dans un climat plutôt répressif. « La techno avait mauvaise image, faisait peur. Nous n'avons pas eu à attendre les free party et les technival pour que nos soirées soient interdites. C'était complètement disproportionné, nous ne demandions rien à personne, et nous avions les CRS, les flics pour une fête dans un bar. »

Good Life et Miss Kittin

Arrivé de Valence, Kiko ouvre en 1995 sur les quais Ozone Record, un shop exclusivement techno. Après le label Ozone monté par Kiko et Oxia, The Hacker va créer avec Oxia en 1998 Good Life. En parallèle, il travaille avec Caroline, alias Miss Kittin, sur un style complètement différent mélangeant la musique de son passé new wave à l'expérience de la techno. Dj Hell, le boss du label Gigolo, va craquer tout de suite dessus alors qu'en France, personne n'en veut. « Tout se passe en même temps. Je poursuis les deux projets de front, mais ce qu'avec Miss Kittin nous considérions comme un truc en plus va devenir notre activité principale. L'album cartonne avec un retour de presse incroyable. D'un seul coup, on se retrouve à jouer tous les week-ends partout en Europe, et puis bientôt dans le monde non stop de 1998 à 2003. Après la tournée en Australie, c'était un peu too much, il fallait reprendre de l'air. »  En 2009, ils se remettront à nouveau ensemble pour repartir faire le tour de monde avec l'album Two.

Rêves mécaniques

Juste après ce coup de maître avec Miss Kittin, c'est la sortie en 2004 de Rêves mécaniques, second album solo de The Hacker. « Je surfais encore un peu sur cette vague de succès, ça fera dix ans l'année prochaine et on m'en parle toujours comme une sorte de référence dans la techno française voire internationale. Musicalement, c'est un album électro-techno. Alors qu'avant mes influences étaient flagrantes, là, j'en donnais une version plus aboutie et personnelle. Avec un sentiment de confiance, comme j'avais passé ma phase d'apprentissage. » Après avoir enchaîné les remixes, l'automne 2013 annoncera les premières notes du troisième album à paraître sur le label Zone co-créé avec Gesaffelstein : une production digitale de cinq titres dont la seconde partie paraîtra au printemps avant éventuellement une sortie CD comprenant les deux EPs plus des inédits et des remixes. Mais de ça, on en reparlera en temps voulu.

The Hacker, samedi 21 septembre au Stade des Alpes, dans le cadre du festival Jour & Nuit


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