À la merveille


Echoa, première création de la compagnie Arcosm datant de 2001, a connu (et connaît toujours) un succès international impressionnant avec ses quelque 800 représentations (peu d'artistes français tournent autant, et ceux qui y arrivent sont généralement des stars de la danse déplaçant les foules sur le seul nom). Un spectacle qui se base sur deux questions : comment sonne la danse, et comment danse la musique ? Sur le plateau, ils sont quatre interprètes, dont Thomas Guerry et Camille Rocailleux eux-mêmes (*), qui s'aventurent l'un et l'autre dans une discipline qu'a priori ils ne maîtrisent pas. Mais avec un souci de la perfection et une intelligence dans la conception de l'ensemble qui brouillent habilement les frontières pourtant superbement dessinées dans la très courte scène d'ouverture – un duo de danse aérien au son de deux xylophones.

Pendant une heure, en sept tableaux imaginés au sein d'une gigantesque structure métallique, les corps s'expriment avec grâce... et beaucoup humour ! « Tendre un arc entre corps et son pour dépasser la cohabitation classique des musiciens et des danseurs. Sans pour autant échanger leurs rôles, ils vont fouiller leurs gestes, s'approprier les rythmes des uns et des autres pour faire jaillir un sens inédit. » (extrait de la note d'intention)

On adore classifier les spectacles par genre (de la danse ? de la musique ?) et par publics touchés (les plus jeunes ? les adultes). Pourquoi pas. Mais celui-ci, d'une grande poésie visuelle et sonore, et d'une immense générosité, peut se satisfaire d'un seul qualificatif (un brin tarte à la crème, on l'admet) : celui de merveille.

AM

(*) Au vu du succès du spectacle, Thomas Guerry et Camille Rocailleux se font souvent remplacer lors des tournées d'Echoa pour élaborer leurs nouvelles créations. Mais ils seront bien présents sur scène pour la reprise à la Rampe !


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Dans la forêt