Panique celtique


Les grands auteurs de fantasy (Tolkien, Martin, Hobb...) ont un point commun : ils sont des faiseurs de monde avant d'être des romanciers. Jean-Philippe Jaworski est de cette trempe. Sauf qu'à la différence de ses illustres prédécesseurs, il a suffi à ce prof de lettres modernes d'un recueil de nouvelles et d'un premier roman, l'époustouflant (700 pages !) Gagner la guerre (2009), pour nous rendre fascinant le Vieux Royaume. Un univers conçu au départ en tant que support pour un jeu de rôles – Jaworski est l'auteur de Te deum pour un massacre, un classique amateur de ce loisir des plus fertilisants pour l'imagination – qui prend ses racines dans l'Antiquité romaine et la Renaissance vénitienne et dont la cohérence et la profondeur sont telles que son créateur aurait pu l'exploiter sur des dizaines de volumes.

 

Pas du genre à se reposer sur ses lauriers (un prix Imaginales, un prix du premier roman région Rhône-Alpes), il a préféré se lancer dans l'écriture d'une trilogie celtique. Grand bien lui en a pris : le premier volet, Même pas mort (Les Moutons Électriques), est encore plus documenté, retors et palpitant, bref plus épique, que Gagner la guerre.

 

Benjamin Mialot

 

Jean-Philippe Jaworski, en dédicace vendredi 25 octobre de 15h à 20h, à la librairie Omerveilles


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