Retour vers le passé


Les artistes ont une vision de l'Histoire différente des historiens mais non moins intéressante : une lapalissade qui sert souvent de thème directeur à des propositions culturelles. En 2008 et 2009, avec le diptyque Espèces d'espace / Images et (re)présentations, le Magasin l'avait superbement démontré : l'exposition mettait en avant plusieurs artistes ayant explicitement ou non analysé les chambardements à l'œuvre (fin du communisme, promotion de l'individualisme...) au cours de la foisonnante décennie 80.

Pour son exposition de rentrée, le lieu se repose sensiblement les mêmes questions, en suivant cette fois-ci l'unique fil que développe le Lituanien Deimantas Narkevicius. Depuis plus de 20 ans, le sculpteur de formation explore l'Histoire mouvementée de son pays (qui a dû s'ouvrir vers l'ouest suite à l'exposition du bloc soviétique), en analysant ces chamboulements de façon subjective.

Six films sont ainsi présentés dans les salles du Magasin (plus deux installations), pour un résultat pertinent sur le papier mais tour à tour didactique et sibyllin selon les œuvres. Si Narkevicius s'emploie par divers subterfuges à essayer de représenter l'âme de son pays d'avant la chute du mur, le discours énoncé n'apporte pas grand-chose. On regarde donc le résultat avec un mélange d'ennui et de résignation, en attendant la fin d'un film pour passer à l'autre. Ah, tiens, on a fini l'expo. On va se coucher maintenant ? Aurélien Martinez

Deimantas Narkevicius + Vytautas Virzbickas, jusqu'au 5 janvier au Magasin


<< article précédent
« Le rap est mis au même niveau que les autres musiques »