Jasmine

D'Alain Ughetto (Fr, 1h10) animation


Le projet est beau : Alain Ughetto, qui avait délaissé son travail de cinéaste d'animation en pâte à modeler, décide de reprendre ses personnages et une caméra pour raconter une histoire intime, celle de sa relation avec l'Iranienne Jasmine, qu'il rencontre à Paris en 1979 et dont il tombe amoureux. Il l'accompagne à Téhéran natal pendant la Révolution iranienne, puis la perd de vue, entretenant avec elle une relation épistolaire qui va peu à peu se déliter.

On pense aux films autobiographiques d'Alain Cavalier dans ce dispositif à la fois minimal et sophistiqué où l'animation et l'évocation en voix-off construisent un fragment de mémoire personnelle douloureuse mais vivante. Cependant, Ughetto n'a ni l'humour, ni le sens du spectacle de Cavalier, et Jasmine est plombé par son manque dé légèreté, sa quête effrénée d'évocation poétique et son ton solennel. Ce qui intriguait au départ finit par lasser et, bien que le film soit très court, il paraît à l'arrivée trop long, beaucoup trop long.

Christophe Chabert


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