Mi-octobre, l'association Hadra, spécialisée en trance psychédélique, lançait un appel aux dons pour combler un « déficit de l'ordre de 150 000 € ». On fait le point à l'occasion de la soirée de soutien organisée à l'Ampérage. Aurélien Martinez
Quand une structure lance un appel aux dons, c'est que les choses vont mal. Pour l'association grenobloise Hadra, le mal est avant tout financier. Benoit Allirol, directeur d'Hadra : « Un appel de la sorte, ce n'est pas une démarche anodine. Mais on se disait qu'on ne passerait sans doute pas la barre du 31 décembre. Et imaginer Hadra disparaître après douze années d'existence, sept éditions du festival, ce n'était pas possible. On ne peut pas laisser un public et des artistes [via le label – ndlr] sur le carreau... »
Le déficit pour cette année se monte à quelque 150 000 € (sur 1 021 500 € de charges), du fait notamment d'une édition 2013 du festival qui n'a pas tenu ses promesses niveau remplissage. Une situation qui n'est pas propre à Hadra, comme l'ont constaté de nombreux programmateurs – dont ceux de Rocktambule, qui ont carrément dû annuler la dernière édition. Chacun s'interroge sur le pourquoi du comment. Benoit Allirol : « À part le Hellfest et Rock en Seine, presque tout le monde a bu la tasse cette année. Même Musilac et ses innombrables têtes d'affiche a perdu de l'argent. [...] Le public prend moins de risque, se déplace moins par tous les temps. Cet été, le samedi du festival, il a plu, et on a eu même pas 1000 personnes, alors qu'on pouvait en accueillir 3000. »
Un appel aux dons donc, qui fin octobre avait rapporté 7000 € (« ce qui est énorme »), et qui a surtout permis de rendre publique la situation délicate de l'association. Du coup, les collectivités ont joué le jeu avec des aides exceptionnelles – 15 000 € de la municipalité, 15 000 € du département, 20 000 € de la région... Mais il reste de l'argent à trouver : les membres de l'association sont-ils confiants quant à l'avenir ? « On est plus optimistes que confiants. » Certaines dettes ont été échelonnées sur un an, des événements ont été annulés (des éditions du festival à l'étranger notamment, même si une soirée prévue à Tokyo a été conservée)... Mais l'édition 2014 est déjà sur les rails, la ville de Lans-en-Vercors ayant tout récemment renouvelé son soutien à la manifestation. « On sera sur autant d'artistes, autant de jours, mais avec un budget réduit ! » Affaire à suivre.
Soirée de soutien à Hadra, samedi 2 novembre à 21h, à l'Ampérage. Après-midi de rencontre avec les membres de l'association à partir de 15h