Andrevon au pays du soleil vert


Il le dit lui-même : c'est un « monstre » dont il va accoucher, et comme souvent dans ces cas-là, l'accouchement n'est pas facile ! L'écrivain (mais pas que) isérois Jean-Pierre Andrevon s'apprête en effet à sortir aux éditions Rouge profond une somme de plus de 1000 pages retraçant cent années de cinéma fantastique et de science-fiction, et il devait fêter sa naissance ce 7 novembre à la Cinémathèque. Mais voilà, la sortie a pris du retard – mi-novembre, a priori ; la soirée est toutefois maintenue, et c'est tant mieux car Andrevon y présentera le formidable Soleil vert de Richard Fleischer.

Joyau du cinéma d'anticipation américain des années 70, Soleil vert raconte, dans un futur pas si lointain, comment un flic – Charlton Heston, pas encore icône de la NRA mais acteur-producteur dans des films plutôt progressistes – découvre en enquêtant sur un meurtre que le gouvernement règle le problème de la surpopulation en nourrissant les pauvres avec… leurs propres congénères, transformés en barres protéiniques. C'est le «soleil vert» du titre, même si en Anglais, le mensonge est plus explicite («Soylent», contraction de «Soja» et «Lentille»).

Fleischer et Heston prennent la mesure des dangers qui menacent l'humanité, et en tirent une fable désespérée, où l'euthanasie prend la forme d'une dernière séance de cinéma où l'on admire la beauté d'un monde disparu. Quant à Andrevon et son dictionnaire, on y reviendra avec son auteur courant décembre, au moment où vous chercherez le cadeau de Noël parfait pour votre cousin cinéphile…

Christophe Chabert

Soleil Vert
Jeudi 7 novembre à 20h, à la Cinémathèque


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