L'Ampérage toujours dans le flou

Alors que la salle de spectacles associative du fond du cours Berriat demande toujours de pouvoir fermer à quatre heures du matin (ce qu'on lui interdit depuis avril), le dossier avance péniblement et sans grande lisibilité. Ce qui n'est pas sans inquiéter les acteurs culturels. Aurélien Martinez


Mardi 29 octobre, l'équipe de l'Ampérage a convoqué la presse et « toutes les personnes intéressées par l'avenir du lieu » pour faire un point. En sortant les grands moyens : un très beau dossier de presse bourré de chiffres vantant la réussite du projet (quelque 25 000 spectateurs à l'année, plus de 150 spectacles, l'accompagnement et le soutien à la diffusion de 70 structures...).

Pendant la réunion, a été évoquée l'histoire (déjà vieille de six mois) à rebondissements de la fermeture de la salle à une heure du matin (contre quatre auparavant). Une décision prise par la préfecture en avril dernier et motivée par le fait que seulement les discothèques peuvent avoir le droit d'ouvrir si tard. Avec, en filigrane, la justification de cette décision soudaine par les nuisances sonores subies par les habitants du quartier. Se posait alors (et se pose toujours) la question de la politique de la mairie sur ce sujet (même si Éliane Baracetti, adjointe à la culture à la Ville de Grenoble, nous assurait en mai ne pas vouloir fermer l'Ampérage), et plus globalement celle des pratiques culturelles de nuit.

1, 2, 4, 6 ?

Mardi 29 octobre, donc. Une réunion d'alerte, qui aurait pu en être autrement – les négociations semblaient en bonne voie, mais la préfecture a fait machine arrière, motivée par le courrier d'un habitant reçu de la part du cabinet du maire dixit les gérants de l'Ampérage. Dans la salle, de nombreux acteurs culturels sont venus affirmer leur soutien (avec plus ou moins de véhémence, et quelques discours attendus – contre la culture élitiste, contre La Belle électrique, contre la Ville...). Normal, la plupart de leurs activités se font à l'Ampérage, salle qui accueille « toutes les associations ».

Ces dernières sont ainsi directement touchées par le raccourcissement imposé des nuits, l'Ampérage expliquant avoir perdu 52 000 euros depuis avril dernier : de l'argent en moins pour la structure (qui a dû licencier), entraînant des conditions d'accueil modifiées. Une fois de plus, les responsables de l'Ampérage ont demandé une décision claire en leur faveur, assurant même qu'une fermeture à six heures du matin serait la meilleure solution (avec des transports en commun qui fonctionnent de nouveau), plutôt qu'un entre-deux à deux heures risquant de laisser le public aigri en plein Bouchayer-Viallet.

Si depuis cette réunion, les décideurs publics semblent avancer quelques billes (un droit à certaines permissions de quatre heures du matin jusqu'à fin 2013, et peut-être une fois par semaine en 2014), la situation semble bien toujours dans le flou. Et dépasse finalement la seule question de l'Ampérage : dans une ville de la taille de Grenoble, avec une population étudiante conséquente et une richesse appréciable niveau offre culturelle, peut-on se contenter d'une vie nocturne si peu diverse ? Ce sera l'un des enjeux des prochaines municipales, même si l'on se doute bien que ce ne sera pas le principal.

L'AMPERAGE, salle de spectacle associative, est menacée de fermer… Conférence de presse du 29 octobre from Joël Kermabon on Vimeo.


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