Le Musée dauphinois au shaker

Dès le dimanche 10 novembre au soir, le public pourra découvrir un Musée dauphinois transformé. Car deux jours avant, près de 60 personnes aux compétences variées auront investi ce vieux couvent pour "Muséomix", une expérience insolite. Explication. Charles Perragin


Vendredi 8 novembre, le Musée dauphinois changera de visage. Il faut imaginer une soixantaine de personnes débarquer dans ce vieux couvent du XVIIe siècle. Des techniciens, des bricoleurs mais aussi des amateurs d'art, des metteurs en scène et des conservateurs du musée. Ils vont tous travailler ensemble trois jours et deux nuits, animés par une question : comment re-faire vivre le patrimoine culturel du musée ? Et dès le dimanche soir, le public pourra venir découvrir les nouveautés.

Le projet est mis en place par l'association Muséomix Rhône-Alpes, qui œuvre pour l'innovation dans les musées. Et tous les coups sont permis. À l'aide de nouvelles technologies, mises en scène, créations artistiques, les soixante « muséomixeurs » vont créer de nouveaux procédés afin d'éprouver différemment les collections, mais aussi ce lieu si particulier.

La technologie d'un côté, et les murs séculaires de Sainte-Marie d'en-Haut, un ménage hors normes, et un sacré défi ! L'association s'est fixée entre autres pour objectif de faire parler les vieilles pierres. Le couvent, niché sur les hauteurs de Grenoble, est un véritable labyrinthe parsemé d'espaces discrets. Alors il faudra éclairer les visiteurs pour leur faire découvrir ces lieux cachés. Comme la roseraie, le séchoir et les petits jardins qui longent la vallée de Chalemont, derrière la chapelle.

Pour les expositions permanentes ou temporaires (Les dessous de l'Isère, Caractères d'altitude...), les équipes pourront apporter des éclairages différents, créer des interactions originales avec les visiteurs. Par la suite, le musée décidera de garder ou pas les différents prototypes et innovations mis en place.

L'association rhônalpine est rattachée à une structure Muséomix nationale qui n'en est pas à son premier essai. Le musée des Arts Décoratifs de Paris avait été le premier a passé à la moulinette de l'innovation en 2011 et le musée Gallo-romain de Fourvière à Lyon avait tenté l'expérience l'année dernière. Muséomix 2013 prend de l'envergure en investissant en simultané six musées dans trois pays (France, Canada et Royaume-Uni).

Le programme

Vendredi 8 novembre : la soixantaine de participants découvrent le matin les collections. Ils commencent à réfléchir et échanger sur les lieux qui vont être « remixés ». Ils se rencontrent ensuite tous pour former des équipes pluridisciplinaires de 7 ou 8 personnes. Les groupes se répartissent enfin dans le musée et commencent alors à imaginer et schématiser des ébauches de projets.

Samedi 9 novembre : les équipes réalisent, conçoivent et construisent. Elles bénéficient de conseils et de ressources matérielles : imprimantes 3D, découpes vinyles, atelier bois…

Dimanche 10 novembre : le matin, les « muséomixeurs » finissent leurs réalisations. Les espaces d'exposition prennent forme. Et, en fin d'après-midi, les visiteurs pourront commencer à découvrir le nouveau musée Dauphinois après trois jours et deux nuits de travail.

Lundi 11 novembre : toute la journée est consacrée aux visites.


<< article précédent
Frustration, poil aux gnons