Film sur ma drôle de vie


« Je vois que j'ai une mémoire qui invente des choses, je ne sais plus ce qui est vrai et ce qui est faux. » Dans le film Lame de fond, Perrine Michel raconte son histoire. « Une expérience de la perception, à la frontière entre la fantasmagorie et de la réalité. » Car la réalisatrice a fait une bouffée délirante aiguë qui l'a amenée en psychiatrie (elle remercie d'ailleurs ses psys au générique). « Je prends donc l'initiative – libératrice, jubilatoire – de transformer une aventure funeste en une forme narrative et plastique. »

En choisissant de revenir sur son expérience de façon brute, avec ses propres mots de l'époque livrés tels quels, sans filtre. « Les Sarkozystes obligent les hommes de ma famille à violer des enfants. » Un cheminement violent et impudique (notamment sur ce qu'il dévoile sur sa cellule familiale) vécu comme une sorte de catharsis artistique ; mais qui recèle une forme poétique indéniable à même de toucher le spectateur, notamment grâce au travail autour de l'image et de la suggestion. Un docu-fiction à la force troublante réalisé en cinq ans par une femme aujourd'hui trentenaire, à découvrir le jeudi 5 décembre à 20h30 au 102.

Aurélien Martinez


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