Pour sa très attendue 36e édition, le cinéma de quartier des Barbarins joue la carte de la diversité et se décline sur deux soirs d'affilée. L'occasion de découvrir un classique de la « kung-fu comedy » (Drunken Master 2), un western italien complètement barré à défaut d'être vraiment convaincant (Blindman, le justicier aveugle), une curiosité espagnole des années 80 dont on ne vous dira pas un mot histoire de respecter l'effet de surprise sur lequel elle est entièrement bâtie (Angoisse), mais surtout, surtout, l'un des films d'animation japonais les plus foudroyants sortis ces dernières années.
Ébouriffant spectacle visuel dopé aux amphétamines, Redline de Takeshi Koike, à voir le jeudi, relate une course automobile située dans un univers de science-fiction, en y injectant sans parcimonie tous les clichés inhérents au genre (rebelles au grand cœur, amours contrariés, paris truqués par la mafia, missiles à tête chercheuse…) dans un grand fourre-tout au romantisme exacerbé, auquel vient encore se rajouter l'intervention d'un gouvernement néo-fasciste adepte d'armes de destruction massive ! Au-delà de ce canevas de série B survoltée, pourtant, Redline marque avant tout par son hallucinante esthétique punk-pop néo-futuriste, qui transforme ses haletantes courses-poursuites en quasi-manifeste artistique. Un véritable ovni !
Damien Grimbert
Cinéma de quartier n°36, mercredi 4 et jeudi 5 décembre à la Salle Noire