Culture sound-system

Souvent moins connus du grand public que les groupes de reggae locaux, les sound-systems reggae, dancehall et dub n'en restent pas moins les principaux propagateurs de musique jamaïcaine dans les soirées grenobloises. État des lieux. Damien Grimbert


Part intégrante de la culture jamaïcaine apparue dès les années 50, les sound-systems sont à l'origine des sortes de "discothèques ambulantes" destinées à diffuser la musique dans les quartiers défavorisés. Réunissant autour du matériel de sonorisation une petite équipe répartie dans différents rôles (le "selector" qui joue les disques, le "deejay" qui chante et "toast" sur les morceaux, le "MC" qui ambiance la soirée et l'"operator" qui travaille le son), les sound-systems se sont progressivement développés dans le monde entier et étendus à d'autres styles musicaux.

Une culture très spécifique qui fait son apparition à Grenoble dès 1993 avec Stereo Earthquake, rejoint quelques années plus tard par Yessaï Crew, puis une flopée d'autres sounds : Bassroom, CLX, Ghetto Vibes, Iternal… Si le contexte différent nécessite forcément quelques adaptations, reste néanmoins pour les sounds grenoblois la volonté de proposer une expérience aussi fidèle que possible à la formule jamaïcaine, ainsi qu'une sélection musicale extrêmement affutée et érudite, enrichie de quelques "dubplates" (morceaux exclusifs) à l'occasion…

Tour d'horizon

Particularité de la scène en 2014, sa diversité et sa complémentarité, permettant de satisfaire néophytes comme passionnés de longue date, et aux amateurs de chaque style de trouver leur compte. Jouant la carte de l'ouverture, Soul Crucial (ancien membre de Stereo Earthquake) et Yessaï Crew proposent ainsi les fameux apéro-mixes Nice & Easy à la Bobine (en parallèle d'événements annuels de plus grande ampleur à l'Ampérage), qui balaient aussi bien les classiques roots des années 70 que les derniers tubes dancehall sortis dans la semaine.

Membres de l'équipe des Mercredis Pimentés au Canberra, les Bassroom ont pour particularité de faire évoluer leur sélection vers la ragga-jungle et des remixes de leur composition en fin de soirée. Organisateur des soirées Wicked & Wild à l'Ampérage, Iternal Sound se focalise essentiellement sur le dancehall des années 80 (rubadub, early digital…) et l'invitation d'artistes internationaux représentatifs de cette période.

Plus axée sur la scène sound-system dub anglaise, l'équipe de Roots Collective organise quant à elle, avec le soutien de l'asso Anamounto, les soirées Grrre Dub Session au Drak-Art, où se succèdent différents grands noms du genre. Précurseur dub grenoblois, Red Lion Sound s'est enfin remis depuis peu à organiser des soirées sous l'intitulé Dub Factory. Un tour d'horizon forcément partiel, mais qui n'en témoigne pas moins de la belle vitalité d'une scène désormais bien ancrée dans le paysage nocturne grenoblois.


Plus d'infos :
 

_ Apéro-mix Nice & Easy, tous les premiers mardis du mois à la Bobine.

_ Bassroom Sound, tous les derniers mercredis du mois au Canberra, dans le cadre des Mercredis Pimentés.

_ Soirée Wicked & Wild, tous les deux mois à l'Ampérage.

_ Soirée Grrre Dub Sessions, tous les deux mois au Drak-Art.

_ Mixtapes de Yessaï Crew à télécharger gratuitement sur http://soundstationone.blogspot.fr

_ Riddim World Domination par le producteur grenoblois Simma Stew, disponible sur http://simmastewproduction.bandcamp.com

 


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