Lou y est


Physiquement, elle serait un mélange de Charlotte Gainsbourg et de Lizzy Caplan – actrice américaine de complément, du moins jusqu'à la série Masters of Sex, et néanmoins It Girl de premier plan. Pour le reste, c'est un peu plus compliqué. C'est que la Française Lou Marco a pris son temps et multiplié les mentors. D'Arthur H à feu le critique et rocker Nikola Acin (auteur de textes de son premier EP), et surtout Mirwaïs dont on ne peut s'empêcher de voir l'influence en filigrane dans Sous la peau, son premier album, tout juste tombé de l'arbre.

 

À l'heure où la jeunesse pop française redécouvre le yéyé, Lou Marco s'en fait un châle mais le laisse traîner au vent, pour ne pas dire qu'elle le laisse s'envoler, jouant les Taxi Girl : une qui chanterait Joe le Taxi sur fond de basses bien "fat" et de claviers brumeux façon John Carpenter, avec une voix de chaton ébouriffé à la Beth Gibbons/Bobby Gentry. Avant de brouiller les pistes sur un India Song en duo avec Arhur H, une ballade françoise-hardyesque à la slide guitar baignée de bips (Ma Berline), ou une embardée cabaretière (Angry at the Fridge).

 

On passe ainsi du dancefloor à l'introspection, du rock 50's à l'électro, et un chat n'y retrouverait probablement pas ses petits. La chanson pop, elle, a trouvé en Lou Marco un sacré engin.

SD

 

 

Lou Marco + Lull, dimanche 23 février à 17h30, au Ciel


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