Cinéma sans quartier


Dans la série « saga au long-cours », le cinéma de quartier des Barbarins Fourchus se pose là : 37 éditions déjà, et une programmation toujours aussi irréprochable de qualité et surprenante de diversité. À découvrir cette fois, au cours de deux doubles-programmes aux accroches alléchantes (« cinéma brutal et enragé » / « science-fiction et hallucinations »), un film de mercenaires de 1968 (Le Dernier Train du Katanga de Jack Cardiff, qui compense le relatif classicisme de son récit par quelques séquences d'action d'une violence démesurée), un classique du film de monstres de la fin des années 80 (The Blob de Chuck Russel, et son chewing-gum extraterrestre géant assoiffé de sang), mais surtout deux perles italiennes 70's hautement recommandables.

La Rançon de la Peur d'Umberto Lenzi s'impose ainsi comme l'un des films les plus ultra-violents et nihilistes d'un genre cinématographiques (le "poliziottescho", cousin policier du western spaghetti) déjà pas spécialement porté sur la guimauve, tenu par la composition hallucinée d'un Tomas Milian en état de grâce. Quant à Star Crash (photo) de Luigi Cozzi, il transcende son statut de série Z de science-fiction fauchée et kitsch par le biais d'un scénario tellement naïf qu'il en devient attachant, d'effets spéciaux tellement ringards qu'ils en deviennent poétiques, et enfin d'un casting haut en couleur dont surnage le charme ravageur de la belle Caroline Munro.

Damien Grimbert

Cinéma de quartier n°37, mercredi 26 et jeudi 27 février à la Salle Noire (première séance à 19h, deuxième à 21h15)


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