Conflits, mystique et robotique


Déjà exposé dans l'enceinte de Spacejunk en 2011, l'artiste anglais Jon Fox est de retour avec Widdendream, une nouvelle exposition d'une puissance visuelle époustouflante. Grandi dans une zone rurale reculée du Royaume-Uni et dopé depuis sa plus tendre enfance à une culture geek qui ne portait pas encore ce nom (dessins animés japonais, jouets en plastique, films à effets spéciaux, jeux vidéos, comic-books, hip-hop…), il a su transcender ces influences premières dans un magma créatif à l'imagination débordante, capturé par le biais de toiles dont la rigueur géométrique semble servir de garde-fou à un chaos intérieur difficilement contenu.

Fasciné par les thèmes de la confusion mentale et du conflit intérieur entre raison et émotion, ainsi que par l'esthétique onirique de l'Ukiyo-e ou "monde flottant" (un mouvement artistique japonais de l'époque d'Edo dans lesquels guerriers et créatures fantastiques issus des mythes et légendes traditionnels étaient illustrés par le biais d'estampes sur bois et parchemins), Jon Fox fait confluer dans chacune de ses œuvres ces différentes sources d'inspiration comme pour mieux les exorciser. Portées par une gamme de couleurs flamboyantes, ainsi qu'un sous-texte politique subtil mais bien présent, ses toiles exercent une fascination durable.

Damien Grimbert

Widdendream de Jon Fox, jusqu'au vendredi 4 avril à Spacejunk


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Cinéma sans quartier