De l'autre côté du photomaton


Créature imaginaire née de la plume de Lewis Carroll dans De l'autre côté du miroir, le Jabberwocky occupe autant les cryptozoologistes de la fiction que les exégèses de la langue. Car la bête est avant tout de mots, Carroll lui a donné vie dans un poème qui est une explosion d'écriture cryptique sur laquelle les traducteurs de tous rangs s'écharpent depuis lors. Des ouvrages ont même été écrits pour tenter de venir à bout de ce Godzilla littéraire, tandis que la culture pop lui a donné les formes les plus monstrueuses, la plus connue étant sans doute le film de Terry Gilliam (qui d'autre?).

 

La dernière en date est un trio d'étudiants en médecine à Poitiers, bien moins vieux que la créature carrolienne mais visiblement pas moins dévastateur. À peine un titre publié et voilà que la chose se répand comme traînée de poudre (aussi vite que le monstre de Gilliam avalant la forêt) sous la forme du single Photomaton dont on met au défi qui que ce soit de l'écouter et d'affirmer qu'il ne l'a pas déjà entendu : entre pub télé, massacr... reprise en prime time par la jeune Sirine sur le plateau de Nouvelle Star et pilonnage radio, c'est impossible. Si tout cela est aussi viral, c'est bien sûr grâce à internet, mais surtout grâce une électro-pop qui vous saisit à la base de la nuque et ne vous lâche plus. On attend la suite pour constater les dégâts.

 

Stéphane Duchêne



Jabberwocky, mercredi 19 mars à 20h30, à l'Ampérage


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