Un autre à toutes les sauces


On l'a déjà écrit, mais qu'importe : oui, les notes d'intention de certains spectacles de danse ressemblent à des dissertations de philo élaborées à coups de poncifs censés légitimer une démarche. La Preuve par l'autre, dernière création du passionnant Bouba Landrille Tchouda (ex artiste en résidence à la Rampe), en est une belle illustration. Le chorégraphe a de nouveau choisi le thème de l'altérité pour une pièce construite autour de trois points de vue : le sien donc, mais aussi ceux des chorégraphes Farid Berki et Anne Nguyen. À lui ensuite de lier l'ensemble, avec cette idée de l'autre comme fil conducteur. Pourquoi pas…

Sauf que certains passages sont on ne peut plus didactiques, illustrant platement le sujet, ou travaillés simplement pour faire un tout (et ne pas donner l'impression d'assister à trois pièces différentes), quand d'autres semblent dégagés de toute contrainte. C'est justement dans ceux-ci que Bouba Landrille Tchouda et ses collègues sont les plus inventifs, et du coup les danseurs plus libres : ici une danse de pieds en avant-scène, là un jeu sur les codes du hip-hop…

La Preuve par l'autre se transforme alors en un exercice de style inégal pas forcément désagréable, mais qui reste une œuvre mineure dans le parcours d'un artiste qu'on a connu beaucoup plus à l'aise.

Aurélien Martinez

La Preuve par l'autre, mardi 18 mars à 20h à la Rampe (Échirolles)


<< article précédent
Le campus en mode Fugues