Peinture-biographie


Comme Pablo Picasso, le peintre Paolo Grassano fonctionne par série, à la différence que l'impulsion créatrice n'est pas la couleur. L'artiste italien puisse en son for intérieur et qualifie son art « d'expression de l'être ». À travers sa peinture abstraite transparaît ainsi les différentes phases émotionnelles de sa vie, qui sont le marqueur à chaque fois d'un nouveau style pictural dont la constante demeure la matière.

Les premières toiles dévoilent un travail coloré comme si l'artiste avait dématérialisé l'univers figuratif de De Chirico, artiste surréaliste italien, pour en faire un plan architectural nuancé. Les couleurs collent au souvenir évoqué, à savoir une enfance joyeuse en Italie. Peu à peu la teinte perd de son éclat pour entrer dans une phase plus modérée. Dans un aplat écru, des sillons noir et rouge viennent créer un mouvement fluide.

Cet ensemble bariolé laisse place à une série de toiles plus sombre, dont l'exposition révèle seulement deux ou trois exemples, exprimant pleinement une période de spleen balayée par une peinture profondément plastique, signe d'un nouveau bien-être intérieur. Dominé par le blanc, les œuvres les plus récentes vont au cœur de la matière et trouvent véritablement leur force dans la série. Sillons, quadrillages, Paolo Grassano travaille le corps de la peinture et offre désormais un voyage vers la sérénité. Charline Corubolo

Paolo Grassano, jusqu'au jeudi 17 avril, galerie L'art & la raison

 


<< article précédent
« La musique savante n’est pas réservée à une élite »