Fin avril, nous avions consacré un large dossier au "blues des intermittents", artistes et techniciens fatigués d'être pris pour cible et constamment attaqués. On fait le point sur le dossier.
Les intermittents du spectacle ne décolèrent pas. Le 25 avril dernier, des manifestations ont été organisées en marge du printemps de Bourges. En Bretagne, une représentation du Misanthrope était suspendue en signe de protestation, tandis qu'à Toulouse, les manifestants ont provoqué l'annulation d'un concert de classique. Ce lundi 5 mai, une trentaine d'intermittents occupent les locaux du Pôle emploi à Besançon. La faute à l'accord du 22 mars dernier sur les nouvelles règles d'indemnisation des chômeurs, signé entre syndicats et patronat, comme nous l'écrivions longuement dans nos colonnes le 23 avril dernier.
Les intermittents ont été soutenus par la ministre de la culture Aurélie Filippetti, qui dans une interview en avril à Radio classique a jugé la mesure tant contestée du différé « inacceptable en l'état » et promis qu'elle serait « corrigée ». Une réaction qui a suscité l'indignation des syndicats membres de l'Unédic. « Aurélie Filippetti parle à tort et à travers et ferait mieux de laisser les partenaires sociaux travailler. L'Unedic, ce n'est pas ses affaires » a déclaré au Monde Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT et négociatrice de l'accord sur l'assurance-chômage
Il n'empêche que suite à l'ampleur de la mobilisation, les syndicats ont revu leur copie. Désormais, le délai de carence ne concernerait plus « que » 47% des indemnisés et les règles de calcul ont été assouplies.
Un recul jugé insuffisant par les intermittents, qui estiment que leurs revendications n'ont pas du tout été entendues et réclament la réouverture des négociations. Marc Slyper, de la CGT spectacle, a même déclaré à France TV qu'il considérait cette « négociation de couloir » entre les seuls signataires de l'accord pour modifier cette disposition d'« illégale ». Une nouvelle mobilisation est prévue le 17 mai prochain. Nous suivrons évidemment ça de près.